Valérie NIQUET, « La puissance chinoise en 100 questions », Tallandier, 2017
Comment, à coup sûr, obtenir les réponses que l’on attend aux questions que l’on pose ? Valérie Niquet a trouvé : poser la question et faire soi-même la réponse. Il suffisait d’y penser. Le titre complet de son ouvrage le résume utilement « La puissance chinoise en 100 questions. Un géant fragile ? ». L’auteur éprouve une détestation sans nuance à l’endroit des dirigeants et du Parti communiste chinois, et nul ne songerait à lui en contester le droit. Une 101e question aurait pourtant méritée d’être posée – et pourquoi pas à d’autres – : qu’adviendrait-il à la Chine et au monde en cas d’effondrement du pouvoir dudit Parti communiste ? Vide éthique, système d’enseignement déficient, démographie problématique, inégalités maximales, protection sociale minimale, lutte illusoire contre la corruption, mirage du marché du luxe, censure et contrôle des ONG, délinquance et mouvements sociaux, taux de suicide élevé, exode des cerveaux et des capitaux… Le tableau brossé de la société chinoise est tout de subtilité et l’ensemble de ses maux ont une cause unique : le gouvernement du parti inique. Le traitement de l’économie laisse, quant à lui, quelques faits émerger de l’opinion. Cette Chine ambitieuse, désormais dominatrice, inquiète ses voisins d’Inde et d’Asie du Sud-est, soutient Pyongyang et s’emploie à contrer l’émergence du Japon sur la scène internationale. Objet de rejet en Afrique, exploitant les divisions européennes, elle finance à grand frais un soft power qui relève de la propagande. Puissance économique et financière fragile, ne comptant pour alliés que la Corée du nord et le Pakistan, « elle a peu à offrir en dehors de la noningérence et du rejet de la domination occidentale », écrit V. Niquet, et de conclure – ménageant au lecteur un bienvenu effet de surprise – : « pour être une vraie superpuissance, il faudrait changer de régime ». L’histoire tiendra t-elle compte de son avis ? On tremble à l’idée de que serait un ouvrage sur la France actuelle, sous la plume d’un auteur chinois animé – qui lui en contesterait le droit ? – d’une semblable animosité envers la classe politique française…
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