Entre la France et la Chine il y a de vastes distances géographiques et culturelles, des affinités et des incompréhensions, des partenariats et des antagonismes, des opportunités et des risques… et surtout beaucoup à faire.

Pour les Français, la Chine n’a jamais été un pays comme les autres, de par ses dimensions historiques, géographiques et démographiques, peu familières à notre appréhension des choses, par sa complexité et ses spécificités ensuite. Elle demeure un pays singulier : depuis des siècles régulièrement idéalisé puis diabolisé, objet d’engouements passionnés suivis de périodes de désintérêt tout aussi irrationnel, inépuisable réservoir d’arguments à nos débats hexagonaux. Une civilisation devenue nation qui jamais ne fut ce que nous voudrions qu’elle soit : christianisée, colonisée, démocratisée… Précocement reconnue par la France, la Chine demeure méconnue des Français, y compris dans ses évolutions les plus récentes, ce dont témoigne, entre autres, la relative faiblesse de nos positions économiques et culturelles.

Et pourtant… Détentrice d’une part exceptionnellement riche du patrimoine culturel de l’humanité, la Chine compte quatre décennies d’ouverture et de modernisation, à l’origine d’une croissance économique et de transformations sociales spectaculaires qui l’ont hissée au second rang mondial. Offrant aujourd’hui autant de défis que d’opportunités, elle devrait donc, au-delà des effets de mode, des outrances de l’information spectacle et de l’idéologie commune aux médias, être l’objet en France d’une approche rationnelle, tant demeure étroite, à son endroit, la voie entre angélisme et paranoïa…

C’est l’objectif de la Fédération des associations franco-chinoises. Au-delà des crises conjoncturelles et des moments privilégiés, les deux pays se sont engagés en 1997 dans un « partenariat stratégique », ultérieurement élevé au rang de « partenariat stratégique global ». Il est structuré par un dialogue politique, un dialogue économique et financier de haut niveau et un dialogue de haut niveau sur les échanges humains. Ce dernier s’emploie à favoriser d’embryonnaires échanges entre sociétés civiles des deux pays. Il est en effet, à l’heure des technologies de l’information et de la communication, une paradoxale méconnaissance réciproque, à peine entamée par l’apprentissage des langues, qui génère ici bien des Chine imaginaires, à l’origine de jugements définitifs, enthousiastes ou hostiles, qui semblent avoir définitivement congédié raison, nuance, voire simple bon sens. L’affrontement sino-américain, l’affirmation croissante de politiques de puissance, qui marginalisent l’Union européenne, la pandémie puis la guerre russo-ukrainienne ont de surcroît hystérisé non les débats à propos de la Chine – depuis longtemps inexistants – mais les polémiques, opposant deux systèmes politico-médiatiques entendant chacun imposer leur lecture manichéenne du monde.

Forte de plus d’une vingtaine d’associations, la Fédération des associations franco-chinoises entend, dans ce contexte, constituer une structure privilégiée de dialogue avec la Chine et les Chinois. Hors de toute affiliation, notamment politique, elle a vocation à regrouper les associations œuvrant à promouvoir concrètement les relations entre nos deux pays, et à favoriser les progrès de leur connaissance réciproque. Les associations membres de la Fédération entendent, en proposant localement des activités de qualité sur tous les aspects de la réalité chinoise, passée et présente, en lien avec la coopération décentralisée franco-chinoise, développer un courant d’intérêt et de sympathie pérenne, seul à même de générer des relations productives avec un monde chinois, sans lequel aucun des défis du 21e siècle ne trouvera de solution.

Les photos du site sont d’Alain Caporossi.